

Cette rencontre clôture une tournée initiée depuis quelques semaines, en tant que député de l’ENOC, dans le but de discuter, d’échanger et refaire une revue des préoccupations des Sénégalais de la Diaspora. Les discussions, à l’image des autres rencontres citoyennes tenues dans d’autres villes, ont porté sur diverses problématiques nationales d’intérêt général

Les participants à la rencontre ont débattu de la pertinence de la réglementation actuelle sur l’âge limite des véhicules importés au Sénégal. Cette mesure vise à limiter l’entrée de véhicules trop anciens, sources de pollution et de dangers sur les routes. Certains ont plaidé pour un assouplissement des règles afin de tenir compte des réalités économiques des citoyens aux revenus modestes et du besoin de renouvellement du parc automobile sénégalais.

La question de la gestion des déchets ménagers a suscité de nombreuses inquiétudes, en particulier en zone urbaine. Le manque de tri à la source, les dépôts sauvages et l’insuffisance des infrastructures de traitement ont été pointés du doigt. Il a été proposé de renforcer la sensibilisation, de mettre en place des politiques de tri sélectif, d’encourager les initiatives de recyclage et de doter les collectivités de moyens industriels et humains suffisants pour le traitement des déchets.

Le manque d’infrastructures routières en milieu rural freine le développement économique et l’accès aux services essentiels (écoles, hôpitaux, marchés). Il a été proposé de prioriser les projets de routes dans les zones enclavées dans les plans d’investissement public, en partenariat avec les collectivités locales.

Les participants ont exprimé leur vive préoccupation quant à la complexité et au coût élevé du rapatriement des corps des ressortissants sénégalais décédés à l’étranger. Le manque de coordination et d’appui officiel a été souligné. Il a été proposé de mettre en place un fonds spécial ou une assurance rapatriement accessible à tous les membres de la diaspora, ainsi que de créer une cellule d’urgence dans les ambassades pour accompagner les familles endeuillées.

Il a été noté que de nombreuses publications et recherches produites par des Sénégalais à l’étranger ne sont pas suffisamment valorisées ou accessibles au Sénégal. Il a été proposé de créer une base de données numérique centralisée regroupant les travaux scientifiques de la diaspora et d’encourager les partenariats entre chercheurs de la diaspora et institutions académiques sénégalaises.

Le sujet de la santé mentale, souvent tabou, a été abordé avec sérieux. Il a aussi été récemment évoqué en Conseil des ministres, où le Premier ministre Ousmane Sonko a alerté sur la prise en charge défaillante des personnes atteintes de troubles mentaux. Les participants ont souligné les difficultés psychologiques auxquelles font face de nombreux membres de la diaspora, notamment les jeunes et les étudiants. Il a été proposé de mettre en place des cellules d’écoute et d’orientation psychologique et de développer des programmes de sensibilisation à la santé mentale.

Le prix élevé des billets d’avion vers le Sénégal, notamment en haute saison, a été dénoncé comme un frein aux visites régulières au pays. Il a été proposé de négocier des tarifs préférentiels avec la compagnie aérienne nationale Air Sénégal pour les membres de la diaspora.

Les difficultés rencontrées par les membres de la diaspora pour investir dans l’immobilier au Sénégal (arnaques, manque de transparence, frais élevés) ont été largement débattues. Il a été proposé de mettre en place une agence publique dédiée à l’accompagnement des projets immobiliers de la diaspora, d’encadrer juridiquement les transactions et de renforcer la protection des acheteurs vivant à l’étranger.

L’absence de cartographie des compétences des Sénégalais de l’extérieur empêche une meilleure mobilisation de leur savoir-faire dans les projets nationaux. Il a été proposé de créer un registre national des compétences de la diaspora, accessible aux institutions publiques et privées, et d’encourager les contributions ponctuelles (missions, formations) des experts sénégalais de l’étranger.
Conclusion, les participants ont convenu de l’importance de mettre en place un mécanisme de suivi des recommandations émises lors de cette rencontre. La réunion s’est achevée sur un consensus autour de la nécessité d’un suivi rigoureux des propositions formulées.
Abdoul K. SONKO